FALLA LE PARISIEN
Maya Villanueva, soprano
David Saudubray, piano
(2023, Klarthe Records)
"Pour tout ce qui fait référence à mon métier, ma patrie, c'est Paris." - Manuel de Falla
Ce disque illustre, en mettant en perspective les mélodies et certaines pièces pour piano seul, l'évolution du langage de Falla (1876-1946), d'un post-romantisme hérité d'Albéniz à un langage résolument moderne et quasi "impressionniste" plus proche de Debussy, Dukas ou Ravel. C'est un véritable voyage esthétique au fil de la vie de Falla.
La période parisienne est le ferment de cette évolution. Falla arrive à Paris en 1907, pensant y séjourner seulement quelques semaines. il y restera sept ans ! Forte de nombreuses rencontres artistiques et amicales (Debussy, Ravel, Dukas, Delage, pour ne citer qu'eux), sa vie parisienne enrichit son esthétique musicale en la dépouillant de ses excès sentimentaux pour aller vers une évocation à la fois plus nette et aiguisée de l'Espagne qui n'est pas sans rappeler Alborada del Gracioso de Ravel ou La Puerta del Vino de Debussy.
Les sept chansons populaires espagnoles, ainsi que Andaluza extrait des Quatres pièces espagnoles pour piano seul constituent des sommets de cette esthétique. Le musicologue de l'époque Louis Aguettant déclarera à propos des Quatres pièces espagnoles : « Il y a là quelque chose de la netteté française, c'est un art d'un style parfait ». L'intimité de Falla avec la France et ses compositeurs se matérialise magnifiquement par les Trois mélodies sur des poèmes de Théophile Gautier, en français, bien entendu, et dont la troisième pièce, Seguidille, est dédiée « à Madame Claude Debussy ».
“Le fait que Manuel de Falla ait composé plusieurs chansons est encore peu connu. Pourtant, […] on ne peut guère échapper au charme de ces chansons, d'autant plus que les interprètes, la soprano Maya Villanueva et le pianiste David Saudubray, sont convaincants à cent pour cent.
Le soprano lumineux et flexible de Villanueva, qui répond très facilement et porte à merveille, est idéal et transmet exactement les atmosphères dont la musique et le texte ont besoin. Le pianiste est également de premier ordre, parvenant toujours à représenter clairement la fine distinction entre l'impressionnisme espagnol et l'impressionnisme français tout en portant sa chanteuse de ses mains.”
Pizzicato Mag, Supersonic
"grande classe des interprètes et notamment de la soprano Maya Villanueva, ce CD est une réussite [...] beauté du timbre, clarté de la prononciation chez l’une, variété de couleurs et de rythmes chez l’autre." Musique classique & Co